Pierre, quel est votre sentiment sur le vote d'un amendement par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée Nationale, envisageant la suppression immédiate du Droit à l'Image Collective (D.I.C.) (ndlr : ce dispositif, adopté en 2004, permet aux clubs professionnels d'être exonérés de 30% de charges sociales sur la rémunération versée aux joueurs) :
J'ai un sentiment de bricolage. Après le rapport Besson (ndlr : Eric Besson, à l'époque secrétaire d'Etat chargé de la Prospective, présentait il y a un an son rapport pour " Accroître la compétitivité des clubs de football professionnel français "), l'Etat français décide d'améliorer la compétitivité. Il en ressort le D.I.C., qui fonctionne bien et qui permet aux clubs français de ne plus faire rire lors des compétitions européennes.
Et puis du jour au lendemain, sans raison, cette mesure, par le biais d'un amendement, est supprimée. Les conséquences sont graves : par exemple, le Stade Rennais F.C. va perdre deux millions d'euros. Comme toutes les décisions démagogiques, elles sont acceptées facilement. Lorsque j'entends que les joueurs ont des avantages fiscaux, c'est faux. C'est une aide au club. Il ne faut pas oublier, non plus, que le football français rapporte à l'Etat 650 millions d'euros.
Le football français sera moins compétitif à l'avenir ?
Chaque club perdra la capacité de conserver un de ses éléments. Le haut niveau, c'est souvent le bon joueur qui fait la différence. On peut déjà dire que l'année prochaine, le Stade Rennais F.C. perdra un joueur important. Si l'on veut schématiser, l'avant centre ou le stoppeur qui nous manquera l'année prochaine, on pourra l'appeler D.I.C. ! La balle est désormais dans le camp du Sénat mais je ne me fais pas beaucoup d'illusions !
Autre sujet, Rod Fanni a prolongé son contrat d'une année, c'est une satisfaction ?
Rod s'est bien intégré dans le projet du club. L'année prochaine, s'il a de belles opportunités pour progresser, il pourra quitter le club. Son statut a changé grâce à son travail et aussi grâce au Stade Rennais. J'espère que les joueurs qui sont en fin de contrat auront la même logique sportive et économique que Rod.
Vous pensez à Jimmy Briand ?
Je suis content de voir Jimmy fouler les terrains. J'espère qu'on trouvera un accord, ce serait un juste retour des choses.
Il y a d'autres attaquants comme Jires Kembo Ekoko, Moussa Sow qui sont en fin de contrat...
On leur a fait de bonnes propositions. S'ils veulent continuer à progresser, avoir la confiance du club, je pense que c'est dans leur intérêt de prolonger.
Petter Hansson est également dans un cas similaire :
Petter est dans le même cas que Jérôme Leroy. Il y a une décision qui sera prise dans les semaines à venir entre notre actionnaire, le Président, l'entraîneur et moi-même pour savoir ce que l'on fait. On a déjà une petite idée... En tout cas, une décision définitive sera prise avant Noël. Au mercato hivernal, il y aura des joueurs qui auront un bon de sortie.
Au niveau sportif, que pensez-vous des prestations des nouvelles recrues ?
Comme tous les ans, il y a des commentaires sur les nouvelles recrues et après quelques mois, ces commentaires ne sont plus les mêmes ! On a vu de bonnes choses au début de la saison. Je pense à Junichi Inamoto par exemple à Grenoble, à Saint-Etienne. Sa dernière prestation, dans un poste inhabituel, n'est pas une réussite mais il y a beaucoup de joueurs lors de ce match qui n'étaient pas en forme.
Ismaël Bangoura a très bien débuté la saison. Aujourd'hui il a un trou. Mais lorsque l'on regarde son C.V., les buts qu'il a marqués en championnat ou en Coupe d'Europe, on peut penser qu'il va revenir. Pour Alexander Tettey, il est arrivé en fin de saison de son dernier chamionnat. Il a été blessé à deux reprises. C'est la première fois qu'il change de pays. Ce n'est pas facile. Mais je ne suis pas inquiet pour lui.
Ce sont tous, des joueurs que l'on connait bien. On ne les découvre pas. On sait ce dont ils sont capables et ce qu'ils peuvent apporter au club.
Quelle analyse faites-vous de la défaite face à Valenciennes ?
Lorsque l'on perd 3 à 0 à la maison, il y a forcément eu des choses qui n'ont pas été. A commencer par notre efficacité. Lorsque l'on a quatre occasions nettes avant la mi-temps et qu'il y a toujours 0 à 0, on se met obligatoirement en difficultés surtout face à une équipe en pleine réussite. Valenciennes a bien joué le coup mais, de notre côté, on n'a pas su être suffisamment bon collectivement. Ils nous ont tendu un piège et naïvement on est tombés dedans. Il ne faudrait pas que cela se reproduise trop souvent !
