Stéphane Mbia : « Ce but va me libérer »

A seulement 20 ans, Stéphane Mbia enchaîne les matches et les performances. Samedi dernier, l'international Camerounais fut l'un des artisans de la belle victoire des « Rouge et Noir » face à Lyon samedi dernier. Retour sur son parcours et sur cette rencontre qu'il n'est pas prêt d'oublier.

Partager
5864.jpg

Tu es arrivé à Rennes en 2003 à l'âge de 17 ans en provenance du KADJI Sports Academy de Douala au Cameroun :
J'ai été repéré par Patrick Rampillon lors de la Coupe du Monde des 17 ans en Finlande, je jouais pour l'équipe du Cameroun et j'étais en contact avec plusieurs clubs comme Nantes, Paris, Lyon ou Lille mais j'ai choisi le Stade Rennais F.C. car je savais que les jeunes avaient leur chance, j'ai donc posé mes valises en Bretagne lors de l'été 2003.

Passer du Cameroun à la Bretagne, j'imagine que l'acclimatation n'a pas du être très facile ?!
Cela n'a pas été si difficile que cela. Au départ peut être un peu mais en fait, il ne fait pas froid ici, il pleut beaucoup mais le climat est plus doux par exemple qu'à Paris où je m'étais déjà rendu. Et puis sportivement, cela c'est bien passé, Landry Chauvin (entraîneur de l'équipe Espoirs) m'a beaucoup aidé.

Tu intègres les Espoirs du Stade Rennais F.C. en CFA et puis il y a deux saisons, Laszlo Bölöni fait appel à toi :
Oui, j'ai fêté ma première titularisation en L1 à 18 ans c'était face à Nice au Parc des sports de la route de Lorient. Je crois avoir fait une bonne prestation comme milieu gauche. J'ai joué un quart d'heure et on s'impose finalement 4 buts à 1.

L'année suivante, tu confirmes en jouant 22 matches dont 18 comme titulaire :
Oui c'est Laszlo Bölöni qui m'a lancé et qui m'a donné ma chance, je l'en remercie mais je dois beaucoup plus à Landry Chauvin. J'ai beaucoup appris avec lui, pendant ma formation, il m'a beaucoup parlé et conseillé, c'est avec lui que j'ai progressé et c'est Laszlo Bölöni qui m'a repéré.

Cette année tu confirmes : 11 matches joués sur 12 possibles dont 8 comme titulaires. Cela fait de toi le 4e joueur le plus utilisé à seulement 20 ans, c'est pas mal !
Je ne l'avais pas remarqué ! Je m'entraîne tous les jours pour jouer et avoir ma place le week-end.

Ton poste c'est milieu défensif, juste devant la défense :
A Rennes c'est le cas mais en sélection avec le Cameroun, je joue milieu offensif. C'est en faite là où je me sens le mieux. Avec le Stade Rennais F.C., je joue milieu défensif même parfois défenseur central mais je n'apprécie pas ce poste, je ne me sens pas à l'aise. J'ai joué également arrière droit l'année dernière mais idéalement, c'est milieu offensif.

Tu comptes déjà 4 sélections avec le Cameroun :
Jouer pour son pays c'est toujours une fierté, le coach (le néerlandais Ari Haan) fait confiance aux jeunes et j'évolue à mon poste préféré... le bilan est positif.

C'est un exercice difficile mais quels sont selon toi tes qualités et tes défauts.
Je dois me calmer sur le terrain. Il faut que je sois plus réfléchi et que je cadre mes frappes ! Sinon, je pense que physiquement je fais le poids et techniquement je suis présent également !

Samedi dernier face à Lyon, tu as joué devant la défense mais cette fois-ci pas tout seul car il y avait Bruno Cheyrou à tes côtés :
Oui, Bruno m'a beaucoup conseillé, je pense que l'on s'est bien complété. On avait en face de nous Juninho et Kim Källström et on a bien respecté les consignes.

Comment as-tu vécu les duels avec Kim Källström que tu connaissais bien ?
Je le connaissais effectivement et je savais qu'il aimait prendre les espaces alors, il ne devait pas se retourner. On l'a bien bloqué.

Et puis cerise sur le gâteau, tu inscrits ton premier but en L1 :
Oui, nous avons travaillé cette combinaison avec Michel Sorin. Je pars au premier poteau, Mario Melchiot bloque mon joueur (Govou) et je place un coup de tête... et cela s'est déroulé exactement de cette manière !

Pour frapper le ballon, tu pars de loin après le point de pénalty :
Oui c'est vrai, grâce à Mario Melchiot j'ai pu me libérer et couper la balle. Olivier Monterrubio s'avait que je fonçais au premier poteau et il a tiré le corner à merveille. Bruno Cheyrou auparavant fait son travail car il déconcentre et masque Grégory Coupet.
 

Déjà face à Saint Etienne sur un coup franc tu étais tout proche de marquer ton premier but en L1 :
Oui sur une frappe lourde qui heurte la barre transversale. Cela se travaille à l'entraînement. Il fallait que je marque vite car je pense maintenant que je vais jouer plus libérer. Dès le prochain match, je vais essayer de marquer. Ce but m'a fait du bien.  

Y a-t-il des joueurs que tu regardes plus attentivement que d'autres à l'entraînement ?
Youssouf Hadji, Mario Melchiot, John Utaka et Olivier Monterrubio sont des exemples à suivre. Tous ces joueurs se donnent à fond, ils te remontent toujours le moral, ils ont un discours très positif dans un groupe.