Ulrich Ramé, qu'est-ce qui explique le beau parcours des Girondins en championnat ?
Je pense que nos bons résultats sont liés au changement de jeu proposé cette saison. Cette année, nous marquons des buts, tout simplement. Notre style est plus tourné vers l'offensive. De fil en aiguille, tout au long de cette saison, ce changement de style a entraîné des victoires, que ce soit à domicile ou à l'extérieur. Nous avons marqué beaucoup de buts cette année.
Qu'a apporté Laurent Blanc à Bordeaux ?
Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset ont amené leur philosophie de jeu, leur vision du football. Ils ont essayé de faire passer leur message et nous travaillons depuis juillet, depuis le premier entraînement, pour appliquer les consignes. Cela s'est concrétisé par des matches spectaculaires avec, parfois, beaucoup de buts dans le même match.
La place de dauphin sera-t-elle difficile à conserver ?
Il faut continuer à vouloir gagner tous les matches. Selon moi, nous devons atteindre la barre des 65 points pour nous assurer cette deuxième place et tant que cela ne sera pas fait, il y aura toujours une incertitude. Il faut que cela soit fait mathématiquement. Nous avons notre destin entre les mains. Il ne s'agit pas de se mettre une pression supplémentaire. Nous allons prendre les matches un par un, nous concentrer au maximum pour tenter de prendre les trois points à chaque confrontation.
Le parcours UEFA est-il une déception ?
Il faut se remettre dans le contexte. A l'époque où nous avons été éliminés, nous jouions sur quatre tableaux. Après, nous avons eu ce que nous méritions et nous ne méritions pas d'aller plus loin. Quand on voit les équipes qui se sont qualifiées au tour suivant, on peut se dire que nous n'avions certainement pas les épaules pour aller au-dessus. Il faut être objectif et il faudra travailler pour pouvoir faire mieux. Nous sommes à la 2ème place du championnat depuis fin décembre et cela a nécessité beaucoup d'énergie. Comme nous étions sur plusieurs tableaux, les matches se sont accumulés à une vitesse incroyable et il était relativement difficile de pouvoir tout mener de front.
Vous êtes très fidèle au club. Pourquoi cet attachement ? N'avez-vous jamais eu envie de voir ce qu'il se passait ailleurs...
Cela s'est fait naturellement. Au poste de gardien de but, je pense que la stabilité est importante. Le nombre d'années passées au club est dû au destin. A Bordeaux, nous avons toujours eu des objectifs assez élevés. Il y aussi un encadrement, des installations de qualité et le fait de disputer une compétition européenne pratiquement tous les ans. Enormément de facteurs sont motivants ici.
Quelle vision avez-vous du Stade Rennais F.C. ?
J'ai une image positive de Rennes. Cette saison, je pense que la réalité du classement n'était pas forcément en adéquation avec le niveau de l'équipe et du club. En ce moment, ils se rapprochent de leur véritable niveau car je pense que le Stade Rennais peut devenir un très bon club.
Qualifiez-vous l'équipe rennaise plus dangereuse qu'il y a quelques semaines ?
Oui, ils sont dans une dynamique positive, en confiance. Ils viennent de s'imposer à l'extérieur contre Monaco (1-2) et restent sur plusieurs matches sans défaite. Je crois que cela peut nous donner un match spectaculaire. Il y aura deux équipes joueuses, c'est tant mieux pour le spectacle.
Souvent, des observateurs ou des joueurs font un parallèle entre Rennes et les Girondins dans la façon de travailler et de se comporter au quotidien. Ressentez-vous cela ?
Il y a certainement des similitudes entre les deux clubs même si le palmarès n'est pas le même. Bordeaux reste un club qui, depuis 30 ou 40 ans, occupe le haut du tableau. J'ai le sentiment que, depuis deux ou trois ans, Rennes est sur la bonne voie pour jouer régulièrement le haut de tableau en championnat. Cependant, cela n'arrive pas du jour au lendemain, il faut être patient et conscient que tout n'arrive pas comme cela. En tout cas, c'est tout le mal que je leur souhaite.
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