Axel, te voilà de retour à Rennes !
Oui, j’ai arrêté ma carrière de footballeur il n’y a pas si longtemps, je suis en reconversion. J’apprends le métier d’entraîneur et naturellement je suis revenu vers mon club formateur que je n’ai jamais vraiment quitté car j’ai toujours habité à Rennes. Ma femme est de la région. Lors de chaque vacance je revenais. Je suis très content de retrouver le club.
Et c’est du côté de la section féminine que tu apprends le métier.
Je connais bien Romain Danzé forcément, et Michel Sorin également. J’ai joué avec son fils Eliott au Stade Rennais. On a discuté du projet de la section féminine et tout s’est fait naturellement. Ils m’ont proposé de m’accueillir pour cette saison.
Cette reconversion en tant que coach, c’est quelque chose que tu as réfléchi depuis longtemps ?
Quand je me suis blessé en mars 2021, c’est une chose à laquelle j’ai pensé. Je me suis fait opérer à la cheville, j’ai été absent pendant de nombreux mois. Voir les copains s’entraîner et être à part, ça fait réfléchir. Ensuite, pour mon retour, j’ai eu du mal à enchaîner les matchs, j’ai commencé à imaginer mon futur. Mais ce n’était que dans un coin de la tête car quand on est footballeur, on ne pense qu’au terrain.
Je profite à fond de l’expérience de Michel, Romain et David.
Quelle approche as-tu de la fonction ?
Je suis en phase de découverte, j’apprends au contact des joueuses, beaucoup aussi grâce aux coachs. C’est un nouveau métier, je suis en formation pour passer le Brevet d’Entraîneur de Football, la certification sera en fin de saison. J’apprends à animer les séances, les concevoir. Je suis content et enthousiaste de le faire avec le Stade Rennais. Il y a une très belle ambiance de travail. Je profite à fond de l’expérience de Michel, Romain et David. C’est un plaisir d’être là tous les jours.

Porter de nouveau le blason du SRFC avec le survêt’ Rouge et Noir, c’est revenir dix ans en arrière, et donc plein de souvenirs…
Les années ont passé et je suis très heureux de constater l’évolution du club. Il est passé dans une autre dimension il faut le reconnaître. Je retrouve des têtes que j’ai connues auparavant. Plusieurs sont restées fidèles au club, les revoir est un plaisir.
J’ai passé tellement d’années qu’on ne peut pas s’en détacher. J’ai toujours suivi les matchs et les résultats. Les deux dernières saisons ont été un peu compliquées mais le développement des infrastructures à la Piverdière montre que le club est en train encore de passer un cap. C’est positif pour l’avenir. Les jeunes qui aspirent à devenir pro un joueur vont bénéficier d’un outil de travail exceptionnel.
Des plus jeunes jusqu’aux séniors, une idée précise, un savoir-faire partagé.
À l’instar du savoir-faire de l’Académie, l’objectif est d’apporter le même soin et la même expertise dans l’accompagnement et la progression des filles ?
Les éducateurs et les dirigeants sont très compétents dans les deux sections. Je profite de tout ça pour apprendre un nouveau métier. Il y a une philosophie commune qui est celle de développer l’individu, des plus jeunes jusqu’aux séniors, avec une idée précise, un savoir-faire partagé, tout en inculquant l’ADN du Stade Rennais F.C. On parle tous le même football pour accompagner les joueuses.
Quand on est au Stade Rennais, on doit gagner tous les matchs. Notre objectif est d’amener les joueuses au top. On vise la montée bien évidemment. Notre travail est de mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour y arriver. Le niveau est très bon. Plusieurs joueuses sont arrivées cet été, elles permettent à d’autres de progresser. On a un groupe très qualitatif.
Voir les progrès effectués, c’est gratifiant, c’est gagnant-gagnant.
Que souhaites-tu apporter au groupe ?
Le projet rennais est récent, il se développe chaque année. J’aide les filles, je partage mon expérience du terrain je les conseille, et elles m’apportent aussi beaucoup en retour. Elles sont très à l’écoute, elles travaillent vraiment bien. Voir les progrès effectués, c’est gratifiant, c’est gagnant-gagnant.
Comment juges-tu l’ambiance ?
Elle est très bonne ! Ça travaille en osmose, que ce soit avec les joueuses ou entre nous dans le staff. Les filles sont très à l’écoute, c’est très agréable de venir travailler tous les jours sur les séances. Elles sont parfois chambreuses aussi. Cependant, elles sont constamment dans l’esprit de compétition. Cela fait que les entraînements sont très intenses. Elles sont toujours à fond dans les exercices. Chaque entraînement compte, c’est comme ça qu’elles arrivent toutes à se tirer vers le haut.
Suivais-tu le football féminin lorsque tu étais joueur ?
Je l’ai pas mal suivi car j’ai joué dans des clubs avec des structures féminines, à Auxerre ou Grenoble par exemple. On a toujours un œil sur ce qui se passe dans les autres catégories. J’étais allé voir la finale de la Coupe de France entre Lyon et Paris à Auxerre notamment. Je regarde aussi les Bleues lors des compétitions internationales.
Que retiens-tu de ta carrière ?
Je suis content, j’ai vécu de belles choses. J’ai joué dans de grands stades, contre de grands joueurs. Je prends toujours les choses positivement, tout ce qui nous arrive nous permet de progresser et de grandir. Si je regarde en arrière, je suis satisfait. Avec la maturité, on comprend certaines choses, on les appréhende mieux, ça forge un caractère, un homme tout simplement.
Quelle a été la plus belle aventure ?
Rennes c’est une belle histoire, j’y suis arrivé jeune et j’ai signé professionnel ici, avec mes débuts parmi l’élite également. J’étais à un âge où j’apprenais beaucoup de choses. Je débutais en pro et je découvrais le haut niveau, avec Frédéric Antonetti notamment, un très bon coach. J’ai bien aimé Bastia car c’étaient mes deux vraies premières saisons en Ligue 1. J’ai beaucoup appris, avec toute la ferveur corse autour des matchs. En Turquie, j’ai découvert une autre culture. J’ai joué dans de supers stades plein à craquer avec des publics chauds, face à de très grands joueurs comme Samuel Eto'o, Robin van Persie, Ricardo Quaresma, Robinho, Pepe, Samir Nasri… Ce sont des expériences qui m’ont été bénéfiques.

Le jour de mon anniversaire, c’est un très grand souvenir.
En Turquie justement, en 2013, tu as décroché le titre de champion du monde des moins de 20 ans…
Oui en plus le jour de mon anniversaire, c’est un très grand souvenir, où je parviens à marquer lors de la séance des tirs au but. Quand on voit les joueurs qui constituaient le groupe, on voit qu’il y avait une génération incroyable, Lucas Digne, Kurt Zouma, Alphonse Areola, Geoffrey Kondogbia, Florian Thauvin, Mario Lemina, Jordan Veretout… Ce sont des souvenirs qui resteront gravés, qu’on ne peut pas oublier.
Un dernier mot pour les supporters qui t’ont découvert au centre ?
On invite tous les supporters rennais à venir encourager les filles le week-end au Moulin du comte, avec la Vilaine et le Roazhon Park en décor, c’est un cadre agréable. C’est un beau projet qui progresse très vite. L’équipe Sénior notamment est très enthousiaste, elle propose un football attractif. Les filles sont très fières de porter ce blason Rouge et Noir.