Christopher Wooh : « C’était une bonne expérience pour mon jeune âge, j’en suis très fier. »

Partager
publi1920x1080_35.jpg

Dans les dernières heures du mercato estival, le prometteur défenseur central camerounais est venu renforcer le secteur défensif du Stade Rennais F.C. Un fort potentiel qu’il a pu exprimer sous ses nouvelles couleurs mais aussi lors de la Coupe du Monde avec un match solide face au Brésil. Une prestation qui ne le grise pas pour autant. Rencontre avec notre numéro 15.



Christopher, la contre-performance de mercredi à Clermont est-elle digérée ?
Nous étions tristes après le coup de sifflet final, c’est un match que l’on voulait gagner mais on n’a pas le temps de se morfondre. Il faut vite se remettre la tête à l’endroit et se concentrer sur la réception de Paris.

Comment expliques-tu cette différence entre les contenus de match à domicile et ceux produits à l’extérieur ? 
Je pense que c’est une question de mental. À domicile, avec nos supporters, on a plus facilement confiance. Retrouver la victoire à l’extérieur serait un déclic, ça pourrait déboucher sur une bonne série. Toutes les équipes ont dû s’adapter à la coupure internationale, on ne va pas se cacher derrière cela, ce n’est pas une excuse. Tout n’est pas rose dans une saison, comme on l’a vu au début. Maintenant, il faut se serrer les coudes. Toutes les équipes connaissent des passages à vide, l’important est qu’ils soient les plus courts possibles.

L’autre point noir de cette rencontre, c’est que le SRFC va se retrouver un peu plus décimé pour la réception de Paris avec les suspensions qui se sont ajoutées.
On a un très bon effectif, avec de bons joueurs aux niveaux rapprochés. Martin Terrier et Benjamin Bourigeaud sont des joueurs capitaux pour nous mais je pense que l’on a les ressources pour faire un gros match.

161022rennes.lyon131.jpg

Quelle sera la clé de la réussite contre Paris ?
Mettre beaucoup d’agressivité, c’est ce qui nous a manqué à Clermont. Le résultat est ce qu’il est mais il faut tout donner sur le terrain pour ne pas avoir de regrets à la fin.


« Je me sens bien dans cette équipe. »


Tu as intégré le groupe le lendemain de la dernière journée du mercato. Comment s’est passée ton adaptation ?
L’effectif est assez jeune, donc ça a été assez facile de s’y fondre. Je connaissais déjà quelques joueurs, je suis assez proche d’Arnaud Kalimuendo avec qui j’ai joué à Lens mais je m’entends bien avec tout le monde. Sur le terrain, je me suis bien adapté au système à quatre défenseurs. Je me sens bien dans cette équipe. Mon transfert s’est fait rapidement mais je suis content d’avoir rejoint le Stade Rennais. J’avais besoin de plus de temps de jeu et c’est en bonne voie. Le Stade Rennais joue beaucoup de compétitions, il y a plus de possibilités de jouer et de montrer de quoi on est capable. J’avais déjà eu le choix entre Lens et Rennes avant de signer mon premier contrat pro. J’avais ciblé ces deux équipes qui proposaient du beau jeu, je suis satisfait de mes choix.

Arnaud Kalimuendo est arrivé trois semaines avant toi en Bretagne, quelle relation entretiens-tu avec lui ?
J’étais à côté d’Arnaud dans le vestiaire à Lens, à Rennes c’est pareil. On a créé des liens. C’est quelqu’un qui amène de la joie de vivre. Sur le terrain on connaît ses qualités, il est très bon dans les déplacements. Il ne peut que nous faire du bien.

020123rennes.nice45.jpg

Comment se passe la rotation sur le poste de défenseur central ?
On a un très bon groupe donc on sait que l’on ne peut pas se reposer sur nos acquis. Il faut travailler encore plus quand il y a une grande concurrence. Ça ne peut être que du bonus pour l’équipe. Chacun essaie de tirer son épingle du jeu, après c’est au coach de prendre les décisions. En tous cas, tout le monde se donne à fond, c’est l’équipe en priorité.

Tu as eu l’opportunité de montrer tes qualités en Coupe du Monde face au Brésil. Tu as joué l’intégralité du match et tu t’en es bien sorti…
Forcément, jouer une grande compétition fait du bien mentalement. Il faut rester mesuré mais ça donne quand même plus de confiance. C’était une bonne expérience pour mon jeune âge, j’en suis très fier. Si tous les matchs sont importants, c’est quand même celui que j’attendais le plus. On n’a pas réussi à se qualifier mais jouer contre le Brésil dans un stade plein, c’est une chance. Avoir gagné et ne pas avoir pris de but contre l’une des meilleures nations du monde, c’est très bien. Avec la pression et tous les regards braqués sur ce genre de match, ça donne forcément beaucoup d’expérience. Plus l’adversité est grande et plus c’est facile de se concentrer. On sait qu’on n’a pas le droit à l’erreur, c’est motivant. C’est ce que l’on rêve depuis tout petit. Je travaille dur pour espérer rejouer ce genre de match.


« Il faut prouver chaque semaine, à chaque match. »


Y a-t-il plus d’adrénaline, de motivation face aux grandes équipes ?
Non, on ne choisit pas nos matchs. On l’a montré avec le Stade Rennais quand on a enchaîné 17 matchs sans défaite quel que soit le profil ou le standing des adversaires. Après le match contre le Brésil, je me suis très vite remis au travail car je sais que dans le football ça va vite. Il faut prouver chaque semaine, à chaque match.

020123rennes.nice47.jpg

Le football, est-ce une histoire de famille ?
Mon père a un peu joué au foot au Cameroun puis dans la région de Lyon au niveau amateur mais personne n’a joué à un haut niveau dans la famille. Depuis tout petit, j’ai toujours aimé le foot. À la récré, c’était le foot. J’ai voulu commencer à quatre ans mais on m’a dit que c’était trop jeune. J’ai alors pratiqué le judo puis à six ans j’ai pu me mettre au foot. Depuis, je suis resté passionné. Le judo ne me manque pas (rires).

Tu as toujours joué en défense ?
Petit, un peu comme tout le monde, j’ai commencé attaquant car je voulais marquer des buts mais j’ai très vite été replacé défenseur central. J’ai commencé attaquant dans ma ville, à Louvres. C’est à Chantilly que l’on m’a repositionné au poste de central. Physiquement, j’ai toujours été en avance par rapport à ma génération. C’est ce qui a fait que les coachs ont voulu me mettre derrière. Je l’ai bien vécu, j’avais la passion du foot, pas forcément celle de marquer, j’ai vu que ce serait compliqué. Défensivement je m’en sortais bien, je prenais du plaisir à tacler, gagner les duels, à ne pas prendre de but. Mon objectif sur le terrain, c’est qu’un attaquant sorte du terrain que ça a été compliqué. Quand il y a clean sheet, je suis le plus heureux du monde.