
Sans eux, le Stade Rennais F.C. n’aurait peut-être pas ce coeur qui bat au pied de la tribune Ouest-France et qui permet aux Rouge et Noir de donner le meilleur d’eux-mêmes. Christophe et Théo sont deux des trois fondateurs du RCK, le Roazhon Celtic Kop. Un duo d’amoureux du Stade qui regorge d’anecdotes.
Quel est votre meilleur souvenir à tous les deux ?
C. : Mes meilleurs souvenirs sont les remontées en première division. La dernière remonte à 1994. Quand tu te bagarres pour la montée et que ça se joue à la fin, c’est électrique.
T. : Je me rappelle d’un « trip » que je me suis fait en coupe d’Europe, en Intertoto à Tel Aviv. J’étais tout seul. Les locaux n’avaient pas le stade qu’ils ont maintenant, la tribune était en bois. Les joueurs et dirigeants étaient tout étonnés de me voir là. J’avais tout le matos, j’en avais pour dix.
Comme à Salonique en 2005…
T. : Tout à fait ! Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, j’ai pratiquement fait tous les déplacements autorisés. On était déjà éliminés mais je suis allé à Salonique (Grèce). J’étais aussi le seul des supporters rennais là-bas.
Jusqu’où peut-on aller pour suivre son équipe préférée ?
T. : Pendant la pénurie de carburant en 2000, je me suis décidé un vendredi soir à aller encourager le Stade Rennais à Sedan. On est parti à trois le lendemain jusqu’au péage de La Gravelle et on a fait du stop. On est arrivé à l’heure mais le match a été interrompu à cause d’un terrain impraticable en seconde mi-temps. On a pris le train pour revenir. Puis on est retourné là-bas un mois plus tard.
Quel joueur vous a le plus marqué ?
C. : Pierrick Hiard qui avait quand même été vendu à Bastia pour remettre le club à flot financièrement. C’est une triste histoire mais quand il est revenu à Rennes, c’était une sorte de réparation. C’était un super gardien. En plus, il y a une relation particulière du fait que les gardiens passent la moitié des matchs près du kop.
T. : Je pense au défenseur néerlandais Arnold Oosterveer (1990-1992) avec qui on avait de très bons contacts. J’aimais beaucoup aussi Marco Grassi, un grand joueur. Au début du RCK, on invitait un joueur au restaurant avec sa femme. La première année, on a commencé avec Pierrick Hiard. On était une dizaine autour de la table.
Peut-on manquer un match du Stade Rennais F.C. quand on est fondateur du RCK ?
C. : Dans ma famille, on est très Stade Rennais. Ma femme, que j’ai rencontrée lors d’un déplacement à Nantes, est membre du RCK, mon fils de 20 ans aussi. Dés le début de saison, on regarde le calendrier et on organise les week-ends en conséquence. J’ai raté le dernier match de barrages en 1985, un des matchs mythiques, je passais le bac à ce moment-là. Un cas de force majeure.
T. : Et bien moi, j’étais l’un des premiers à être revenu pour fêter ça à Rennes et accueillir les joueurs.
Plus jeune, quand j’étais au lycée, avant que le RCK ne se crée, je loupais les interrogations du lundi matin car je faisais les déplacements quand il y avait match à l’extérieur. On partait en voiture à l’autre bout de la France.
Les derbys face à Nantes doivent vous donner beaucoup de joie ces dernières saisons…
C. : La première année où on a gagné là-bas avec Étienne Didot, j’étais malade (ndlr : Mercredi 04 janvier 2006 – 0-2). Je n’ai pas pu faire le déplacement. Je ne suis pas superstitieux mais la fois d’après je n’y suis pas allé. Je n’ai jamais vu Rennes gagner à Nantes mais depuis que je n’y vais plus, les Rouge et Noir ne perdent plus.
Samedi, les 25 ans seront une nouvelle démonstration de tifos dans la tribune Mordelles…
T. : On a des bons jeunes qui s’investissent. C’est beaucoup de boulot. Au départ, on faisait avec les moyens du bord.
C. : Aujourd’hui, il y a un très gros budget peinture. Le tifo est dans la culture « ultra ». On se doit d’animer au mieux notre tribune.
Expliquez-nous ce rôle de capo, celui qui harangue le kop sur son estrade ?
T. : Je le faisais souvent avant et maintenant épisodiquement. En général, il y a un binôme. J’étais aux manettes lors du dernier match contre Nice. On est dos au terrain et j’étais tellement dans le match que lors du 2-2, je pensais qu’il n’y avait que 2-1, c’est quand j’ai vu la tête de certains que j’ai compris.
C. : Ce n’est pas si facile que ça car on ne voit pas le match. Il faut sentir le bon moment pour lancer le bon chant, selon le scenario du match. Des fois, les gens sont déçus par une action, alors ça a du mal à démarrer
De tous les capos que j’ai vus, Théo est l’un de ceux qui donnaient le plus envie de chanter. Il dégage une énergie. Avant de chanter, il se passait déjà quelque chose.
Avez-vous un rituel avant un match des Rouge et Noir ?
C. : Je ne mange jamais avant. Je suis noué. Mais avant de partir de la maison on s’équipe comme il faut. On choisit parmi les écharpes rangées dans un endroit réservé. Il y a des drapeaux du Stade Rennais dans tous les coins.
T. : J’ai une grosse collection d’écharpes, je dois en avoir une bonne centaine, du club, du RCK et récoltées pendant tous les déplacements en France et en Europe. Avant d’aller au stade, je vérifie bien que j’ai mon tee-shirt du RCK. Puis après le match, on va bien évidemment au local pour boire un coup avec les copains.
C. : Et c’est là que l’on rit ou que l’on pleure.
JOYEUX ANNIVERSAIRE LE RCK !